Les précautions à prendre avant de s'associer .

• Avant de s'associer...

Chaque structure a des avantages et des inconvénients. Pour bien choisir, il faut donc étudier attentivement chaque possibilité au regard des critères les plus importants.
Certains critères sont simples à étudier : le nombre d’associés, le capital minimal, les frais de constitution, la responsabilité des dirigeants et leur protection sociale, etc. D’autres sont plus délicats, en particulier ce qui a trait au statut fiscal et social du dirigeant. Tous ces choix sont très importants, car ils vous engagent, vous et votre entreprise, pour très longtemps.

Fondamentalement, c’est l’une des premières questions qu’il faut vous poser avant de créer votre entreprise, quel que soit le secteur d’activité choisi. Il faut d’abord savoir si vous êtes fait pour diriger seul ou à plusieurs.
Êtes-vous individualiste ou préférez-vous au contraire réunir autour de vous une équipe qui possédera toutes les compétences voulues (aptitude à diriger une équipe, gestion, technique, commercial, créativité) que vous n’avez pas forcément ? Vous sentez-vous d’attaque pour assumer seul toutes les difficultés liées à la création et au développement d’une entreprise ? Si partager la direction d’une affaire à plusieurs donne plus de chances de réussite, il ne faut pas oublier que 35 % des échecs sont dus à une mésentente entre associés.

Toute association exige donc les plus grandes précautions. Êtes-vous prêt à partager le pouvoir, les responsabilités et les bénéfices avec vos associés ? Vos associés ont-ils la même conception que vous de la vie d’une entreprise ? Connaissez-vous leurs compétences et leur moralité ? Pourrez-vous les payer ? Autant de questions qu’il faut se poser avant de prendre une décision.

Si vous décidez d’entreprendre en équipe, c’est-à-dire avec des associés, vous choisissez une formule plus compliquée et plus risquée que si vous restez seul. D’ailleurs, les raisons de ne plus s’entendre augmentent avec le nombre d’associés. Chacun a sa personnalité, ses objectifs personnels, ses idées au sujet du projet.
On ne saurait trop conseiller aux entrepreneurs de bien réfléchir avant de faire le choix de leurs associés, car l’expérience montre que les associés de la première heure s’entendent toujours beaucoup moins bien une fois le projet lancé : soit parce que des difficultés imprévues font que chacun a tendance à chercher chez l’autre des raisons pour expliquer les mauvais résultats, soit parce que le succès de l’entreprise et l’argent transforment les comportements.

Même s’il est impossible de supprimer le risque d’un éclatement du groupe d’associés initiaux, on peut le limiter en respectant certains principes :

Evitez une cogérance : en cas de désaccord, vous aurez d’autant plus de mal à trouver une porte de sortie. De plus, si la co-gérance est majoritaire (en additionnant le nombre de parts, si le total est égal à 51 % et plus, par rapport au nombre total de parts).

Méfiez-vous des alliances avec des amis (ou des proches) reposant sur des liens affectifs. Vous risquez de
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le ruiner aussi bien vos amitiés que vos affaires. Choisissez des associés aux qualités professionnelles complémentaires et assurez-vous que leurs intentions sont identiques ou compatibles avec les vôtres.

Pas de mélange capital-travail
Lorsqu’un individu (à l’exception du chef d’entreprise lui-même) est en même temps actionnaire et salarié d’une société, ses intérêts sont contradictoires. D’ailleurs, les intérêts des salariés et des actionnaires sont souvent opposés (une augmentation de salaire entraîne une diminution du bénéfice de l’entreprise, par exemple). Cette situation est le plus souvent préjudiciable à l’entreprise, car elle conduit vite à un conflit d’autant plus difficile à accepter qu’il est perçu par l’associé incompris comme une sorte de trahison.

Chacun à sa place
Lorsque plusieurs associés travaillent ensemble dans l’entreprise, il est essentiel de bien définir, de préférence par écrit, les attributions de chacun. Dans le cas contraire, on passe des heures en discours inutiles sur le rôle des uns et des autres. Dans une entreprise, mieux vaut qu’il n’y ait qu’un seul dirigeant, ayant le pouvoir de décider (au risque de se tromper) pour les autres, plutôt qu’un groupe incapable d’adopter une position commune, donc, qui n’est pas en mesure de prendre la moindre décision.

Prévoir la sortie
Puisqu’on sait que les associés finissent un jour par partir, autant prévoir dès le départ comment on s’organisera : qui vendra à qui, à quel prix (quel mode de calcul sera retenu), comment empêcher les situations bloquées, etc.

Dans une SARL, un associé ne peut vendre ses parts à quelqu’un qui n’appartient pas encore au groupe d’associés sans l’accord des autres (on appelle cela l’agrément des associés). Mais si aucune disposition ne l’interdit dans les statuts, un associé peut transmettre ses parts à son conjoint, à un descendant ou successeur sans l’accord des autres.